RESTAURATION ET TRANSFORMATION
Mon processus de transformation & sublimation
Je récupère des pièces qui ont une Histoire : masques, sculptures, objets du quotidien venus le plus souvent de Papouasie-Nouvelle-Guinée et, plus largement, de Mélanésie.
Ces pièces ont vécu : elles ont parfois servi lors de cérémonies, parfois au cœur de la vie des tribus.
Mon intention est simple : leur offrir une nouvelle vie, leur permettre d’exister à nouveau dans notre monde contemporain tout en préservant leur force " ce mana " qui nous traverse et nous rassemble.
Le détournement d’objets
Ma signature, c’est aussi le détournement : clous, rondelles, fragments de ferraille…
Je les plie, je les tords, je les patine et je les peins.
Ces matériaux bruts deviennent parures, regards, volumes, rythmes.
Assemblés avec l’objet d’origine, ils composent un ensemble cohérent et vibrant, comme si la pièce avait toujours porté ces prolongements.
Respect, écoute, restauration
Je ne fais ni sorcellerie ni vaudou.
J'approche chaque pièce avec respect.
Je l’observe, je lui parle parfois parce qu’elle a déjà parlé avant moi.
Je restaure avec douceur : nettoyer, consolider, soigner sans gommer l’âme.
Mon geste s’arrête là où commence l’intégrité de l’objet.
Sublimer sans trahir
Vient ensuite la sublimation : un travail minutieux, dans le détail, pour révéler ce qui sommeille déjà.
Je joue avec les couleurs, les contrastes, les textures.
Mes interventions restent fines, précises, presque chirurgicales, pour que l’originalité de la pièce demeure intacte, simplement mise en lumière.
Un imaginaire qui parle à chacun
Mes œuvres ont souvent un côté onirique, presque venu d’un autre monde.
Chacun y voit un peu de soi : un souvenir, une émotion, une histoire.
C’est cette rencontre qui m’importe : quand l’objet retrouve sa présence, qu’il rayonne, qu’il tient la pièce à lui seul et fait maison dans la maison.
Chez vous, pour longtemps
Chaque œuvre est pensée pour durer : restaurée, consolidée, protégée.
Elle peut continuer sa trajectoire, transmettre sa force, et vivre encore des décennies chez vous, avec vous.
Gardien Lunette
Papouasie-Nouvelle-Guinée – Bois sculpté (1,10 m x 60 cm)
Technique mixte : bombe acrylique, pochoirs, encre de Chine, feuilles d’or, feutres acryliques Posca, ferraille et clous.
Les yeux et la bouche sont réalisés en céramique émaillée, avec une glaçure rouge délicate pour la bouche et une blanche nacrée pour les yeux, apportant à la pièce une présence presque vivante.
Cette œuvre, issue du bord de la rivière du Sepic est l’une des pièces phares de l’exposition "Papou Relight".
Elle m’a particulièrement touchée : elle rend hommage à l’oiseau-lunette, petit oiseau endémique de Nouvelle-Calédonie, que je considère comme un totem personnel. Il vient souvent dans mon jardin picorer les fruits, avec son allure fine, son regard expressif et ce contour des yeux si délicatement maquillé.
À travers ce masque, j’ai voulu fusionner l’esprit ancestral de l’art premier papou avec la grâce et la légèreté de cet oiseau local, dans un travail minutieux de détail, de couleur et de respect de la matière.
De près, les nuances se révèlent : or, fer, céramique, pigments et éclats de lumière se mêlent pour donner naissance à une pièce vibrante, à la fois mystique et contemporaine.


La Poule Sultane
Cette pièce, issue du bord du fleuve Sépik, est un masque restauré et sublimé, fidèle à ma démarche de redonner vie à l’art premier.
La Poule Sultane mêle différentes techniques : acrylique, pochoir, encre de Chine, feutre à l’alcool, rehaussées de céramiques délicates pour les yeux et la bouche. Le tout s’anime grâce à des détournements de matériaux bruts : ferraille, clous, vis qui viennent renforcer son caractère singulier et sa force symbolique.
Ce masque rend hommage à cet oiseau discret mais majestueux que l’on rencontre souvent au bord des mangroves calédoniennes. On l’appelle poule sultane pour sa silhouette élégante et son cri nocturne si particulier.
À travers cette œuvre, je célèbre la présence silencieuse de cet oiseau dans notre paysage, entre mystère, beauté et enracinement, comme un pont entre la nature, la mémoire et la création contemporaine.
Le Gardien des fougères
Masque rond et majestueux, serti d’écrous comme des bijoux, “Le Gardien des Fougères” veille sur les forêts de Nouvelle-Calédonie là où les fougères géantes nous ramènent aux premiers âges et rappellent notre devoir de protection.
“Le Gardien des Fougères” est un masque rond, ample et généreux, né du dialogue entre matières brutes et gestes méticuleux.
J’y mêle graffiti et acrylique, encres de Chine et graphismes très fins. Les clous, peints un à un, apportent une pointe de fantaisie et d’énergie. Les yeux en céramique, brillants et vivants, aimantent le regard.
Tout le pourtour est orné d’écrous, comme un collier de parure hommage aux objets du quotidien détournés en bijoux.
Son nom s’impose naturellement : en Nouvelle-Calédonie, la luxuriance des espèces endémiques et les vallées tapissées de fougères évoquent parfois la préhistoire.
Face à cette nature plus ancienne que nous, on se sent tout petits et responsables.
Ce masque se veut veilleur et protecteur : il célèbre la forêt, rappelle qu’il faut la préserver, et revendique notre fierté pour une nature qui nous dépasse et nous relie.


Kintsukuroi
Au-delà d’être artiste, je suis infirmière et art-thérapeute.
Dans mon travail avec les enfants, j’aime explorer l’art du Kintsukuroi, cet art japonais ancestral qui consiste à réparer les céramiques brisées avec de l’or.
Il symbolise la résilience, la force et la beauté que l’on peut tirer de nos blessures.
Cet art me touche profondément, parce qu’il résonne avec ma manière d’être et de vivre aujourd’hui : ne pas cacher les cicatrices, mais les sublimer.
Dans mes créations, j’applique cette philosophie aux pièces papoues que je restaure.
Certaines sont marquées par le temps, abîmées par les termites ou l’humidité, et beaucoup les jugeraient bonnes à jeter ou à oublier.
Moi, je choisis de leur redonner vie, de réparer leurs failles avec respect et couleur, parfois même en les remplissant symboliquement d’or.
Chaque fissure raconte une histoire.
Comme nos propres cicatrices, visibles ou invisibles, elles témoignent de notre passage, de nos luttes, de notre croissance.
Et je crois profondément que c’est dans ces marques du vécu que réside la plus belle des forces : celle de continuer à exister, transformé, mais plus fort.


masque rouge
Explorez notre collection de projets visuels et créatifs. Chaque pièce reflète notre souci du détail et notre engagement à obtenir des résultats qui dépassent les attentes.